La technique de la "valse-éléphant" ou "le grand balancement", créé par W. H. Bates, dans sa méthode d'amélioration de la vision,
se pratique debout,
les deux pieds parallèles, solidement posés au sol.
Veiller à ce que l’écart entre les deux pieds ne dépasse pas la longueur d’un pied. Dresser la colonne vertébrale en souplesse, comme si le corps était suspendu au plafond par un fil élastique.
Les yeux fermés,
apprécier le ressenti d’élongation du rachis.
Dans un premier temps, profiter de ce moment de détente souple, pour observer tranquillement le va-et-vient de la respiration (deuxième clé de la vision), sans rien forcer, en vous sentant tout simplement agréablement présent.
Toujours les yeux fermés et
les deux pieds fermement ancrés au sol,
commencer de légers mouvements de balancement,
d’abord d’avant en arrière,
puis d’un pied sur l’autre,
tout en restant attentif au souffle, qui va s’intensifier avec le mouvement.
Poursuivre le balancement en observant le mouvement apparent des objets immobiles que rencontre le regard...
Au bout de quelques balancements latéraux les yeux fermés,
ouvrir doucement les yeux en cillant (première clé de la vision),
poursuivre le balancement en observant le mouvement apparent des objets immobiles que rencontre le regard.
Progressivement amplifier le déplacement latéral, observer l’amplification du glissement des objets immobiles en sens inverse du déplacement. Pour ce faire, en lançant le mouvement du corps vers un pied, soulever légèrement l’autre, sans toutefois le décoller complètement du sol.
On ne décolle que le talon et en repartant dans l’autre sens, on repose fermement le pied soulevé pour lui faire retrouver sa position de départ, les deux pieds parallèles, toujours séparés de l’équivalent de la longueur d’un pied.
Faire ainsi quelques balancements, vers le pied ancré au sol de toute sa surface, l’autre en décollement léger.
Pour encore amplifier le déplacement, le balancement va, de latéral devenir circulaire.
Le mouvement lancé autour du pied support, va continuer sa lancée jusqu’à se terminer face à un point situé derrière la position de départ du corps.
Ce point atteint, le balancement repart en sens inverse, prenant appui sur l’autre pied maintenant ancré au sol en position de support. Le regard véhiculé par le mouvement du corps glisse avec le déplacement, jusqu’à atteindre le point final précédent. Il aura ainsi tracé, point par point, un tour d’horizon circulaire complet, 360°.
Sans jamais se poser (troisième clé de la vision).
S’assurer à tout moment que le pied soulevé pour permettre l’amplification du mouvement, reprend toujours sa position de départ, parallèle à l’autre, lorsqu’à son tour il s’ancre et redevient support du mouvement du corps.
Le maintien de l’écart entre les pieds demande un léger effort d’attention, pour éviter que cet écart ne devienne…un « grand écart », ce qui entraverait la fluidité du mouvement circulaire.
La Méthode Bates d'amélioration de la vision : bâiller, ciller, respirer, tracer...
Bâiller (4ème clé de la visions) selon l’envie et
le besoin pendant tout le temps de la pratique.
Le corps reste d’une pièce à l’extrémité de sa ficelle élastique pendant tout le mouvement de rotation. Ne tourner ni la tête ni la taille pour atteindre le point final.
La valse-éléphant, nommée par W. H. Bates, pour l’appui pesant d’un pied sur l’autre qui rappelle le balancement de ce sympathique pachyderme au repos, permet, en la pratiquant alternativement les yeux ouverts et fermés, d’effectuer un certain nombre de démarches de la Méthode Bates, à savoir cultiver les clés de base :
bâiller,
ciller,
respirer,
tracer.
Son mouvement perpétuel implique une mise en relation constamment changeante entre les yeux et un défilé de points à peine perçus dans la rapidité du déplacement.
Ce ciblage en changement perpétuel (tracer : troisième clé de la vision), informe la vision centrale, tout en installant cette perception dans une perception périphérique constamment changeante du reste du champ visuel.
La vision périphérique, qui constitue la majorité du champ visuel, complète constamment la vision centrale ponctuelle. En même temps que de stimuler la prise de conscience de ces deux perceptions de la vision naturelle, vision centrale liée à l’acuité visuelle et vision périphérique complémentaire, le grand balancement, pratiqué régulièrement, permettra de rendre conscient le socle de la Méthode Bates :
mouvement
détente
La vision centrale implique le fonctionnement harmonieux de la vision binoculaire
Le corps souple suspendu au bout de son fil élastique, en vient à s’abandonner au rythme apaisant de la rotation, d’où l’installation d’une détente bénéfique, sorte de bercement. Attention : cette dernière s’affine au fil de la pratique (attention à la position des pieds, à la posture souplement érigée du corps en mouvement, au va-et-vient du souffle, au mouvement apparent du monde immobile que le regard balaie point par point sans jamais s’y arrêter.
La vision centrale implique le fonctionnement harmonieux de la vision binoculaire, laquelle va de pair avec une bonne convergence et donc la mise en mouvement synchrone de la musculature oculomotrice.
Cette prise de conscience se fera de soi-même progressivement et sera confortée par l’enseignement suivi au cours des stages de rééducation/amélioration de la vision.
Les quelques minutes quotidiennes consacrées à la valse-éléphant, consolideront donc les bases de la Méthode Bates, permettront d’en pratiquer les clés consciemment et d’installer en douceur des habitudes qui deviendront progressivement une nouvelle façon de voir et de vivre sa vision.
Note pour les porteurs de lunettes : la valse-éléphant ou grand balancement se fera bien sûr les yeux libres de prothèses, afin d’apprécier l’ouverture du champ visuel sans la barrière des montures de lunettes.
Éva Lothar, membre de l'Association l'Art de Voir
Illustrations : lexica.art
Écrire commentaire